Une journée en Amérique sur la via ferrata de la Motte du Caire
En regardant d’un peu plus près, cette étrange association d’idées imprimée sur la vidéo de Travel Dares (*Crossing a terrifying bridge and making lavender soap in the South of France) par l’équipe d’Insider Studios n’est peut-être pas si incongrue : au moment où on se pose la question de la reprise de nos activités (quand va-t-on pouvoir retourner grimper, faire l’ascension d’une via-ferrata, faire une sortie de canyoning ?), la question de l’hygiène, de la désinfection du matériel est un sujet important…
De l’escalade et du savon ?
Bon, d’accord : c’est surtout que je ne savais pas trop comment montrer cette vidéo, alors que cela faisait un certain temps déjà que je voulais la partager : interdiction de la redécouper bien sûr, d’en faire un nouveau montage un peu plus en accord avec nos activités…
Qu’à cela ne tienne, voici le « Replay » de cette vidéo d’aventures et d’ascensions sur la via ferrata de la Grande Fistoire, comme si vous y étiez, où ROCKSIDERS accompagne une équipe de tournage venue d’outre-atlantique pour faire des images de leurs actrices « traversant un pont terrifiant ».
Travel Dares, are you serious ?
Au départ, quand on appelle ROCKSIDERS pour nous proposer cette sortie « un peu spéciale », nous sommes un peu perplexes : Travel Dares, ce n’est pas exactement notre vision du frisson…
-« Hein !? Are you sure ? »
Ta mission si tu l’acceptes : guider des américains sur la Via ferrata de la Grande Fistoire.
Rendez-vous donc le 26 juillet à 7h15 sur le parking de l’Office de Tourisme du Caire avec l’équipe de tournage d’Insider Studios. Quand j’arrive sur place, tout le monde est déjà là, et personne ne fait vraiment attention au guide qui prépare son matériel sur le parking, ils ont l’air tous concentrés sur leurs tâches respectives, cela me conforte dans mes pensées: le guide, c’est juste quelqu’un qui vous guide. Je prends note des souhaits du réalisateur qui a l’air d’avoir bien préparé son plan de tournage :
-« I want pictures from the bridge, how long does it take to reach it ? »
-« Euh… 15 minutes ? ».
Alors, ça monte ou ça descend ?
Le pont népalais est bien sûr le point névralgique, la pièce centrale de cette via ferrata, avec son ambiance aérienne incroyable, perché entre les falaises. J’abandonne tous mes plans intérieurs visant à emmener une équipe de tournage entière par la « voie normale », l’ascension se fera par le chemin de redescente habituel jusqu’à l’échappatoire du pont népalais (que nous aborderons donc en sens inverse). D’après mes calculs, 15mn seront nécessaires…
We’re just city girls !
Dans la réalité, bien sûr, tout n’est pas si simple. C’était sans compter le vertige du preneur de sons qui abandonne le cortège au bout de 10mn, au sommet de la première crête. Et les actrices, Caroline et Nico, peinent à mettre un pied devant l’autre sur le sentier escarpé, elles répètent sans cesse à la caméra fixée sur leur casque et pointée sur elle-même qu’elles sont des citadines et qu’elles rêvent de faire du shopping ! Eh oui, marcher sur un sentier escarpé requiert peut-être plus d’équilibre qu’arpenter les magasins…
Le principe, c’est la surprise
Malgré tout, elles gardent leur bonne humeur et elles sont sympathiques, ces citadines venues d’Amérique, j’ai prévu la journée pour les emmener, de toute manière… A leur décharge, aucune des deux protagonistes (et une grande partie de l’équipe) ne savaient à quoi s’attendre en arrivant au pied de la via ferrata. Le principe de l’émission, c’est la surprise : une des deux filles découvre le matin même ce qui l’attend et accepte – ou non ? – de relever le défi : Travel Dares !
Deux heures, c’est tout ?
J’ai toujours bien aimé prendre le temps, ça ne va pas changer aujourd’hui : nous parvenons au bout de deux bonnes heures à l’échappatoire de sortie du pont népalais. Les deux cameramen au drône, plus alertes, nous attendent. Je m’inquiète de la « petite » désescalade vers le pont et encorde fissa tous les prétendants à la traversée que je n’avais pas encore attachés. La camerawoman est à plat ventre sur les rochers et le réalisateur refuse de traverser le pont avec sa caméra à 30000$. Parfait. Seules Caroline et Nico seront de l’aventure : j’entame la traversée avec cette pensée en tête : aucun mouvement de mousqueton ne doit m’échapper.
Amazing !
Encore une fois, je constate qu’il est difficile d’interagir avec une personne qui a une caméra pointée sur elle-même, alors je reste concentré sur la tension de la corde pour les sécuriser, mais à entendre leurs expressions, elles sont impressionnées, c’est sûr. Un petit aller-retour sur le pont, sous le feu des caméras (le drône tourne autour de nous) et nous remontons : mission accomplie, me voilà soulagé.
J’entame la traversée avec cette pensée en tête : aucun mouvement de mousqueton ne doit m’échapper.
Tout ça pour ça, pourrait-on penser, mais je suis content : tout le monde est vivant, et tous les membres de l’équipe ont l’air satisfaits des images tournées. Je me félicite de ne pas les avoir emmené(e)s sur la voie « classique » de la via ferrata et j’en profite quand même pour emmener les plus courageuses (et oui, aucun homme présent) sur les super tyroliennes de la redescente : ça serait dommage de passer à côté.
Regardons d’un peu plus près : imaginez qu’on vous bande les yeux à la sortie de votre centre commercial préféré et qu’on vous dépose au pied de la via ferrata de la Grande Fistoire…
Chapeau, les filles ! Et merci Insider Studios, revenez quand vous voulez !